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01.

Aperçu

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L’avion qui transporte l’équipe canadienne des Championnats du monde de 1960 arrive à Vancouver, Colombie-Britannique. © Patinage Canada

Un avion atterrit sur la piste après un vol. Un groupe de personnes sort de l’avion. Ils portent tous le même manteau rayé de l'équipe olympique de 1960 ayant à l’apparence de la couverture de la Baie d’Hudson. Ils sourient avec fierté et portent leur valise.

Transcription :

[aucun son]

La Seconde Guerre mondiale avait pris fin en 1945, et l’Europe était en ruines. Les compétitions internationales et européennes de patinage avaient cessé d’avoir lieu en 1939. Durant la guerre, l’entraînement des patineurs européens avait également cessé. Les compétitions ont seulement repris en 1947.

Pendant ce temps, loin du théâtre de guerre, les patineurs nord-américains avaient poursuivi leur entraînement, ce qui leur procurait un net avantage. Au Canada, les compétitions avaient continué à avoir lieu, et 1943 fut la seule année où les Championnats canadiens n’ont pas été présentés. 

L’Union internationale de patinage a décidé, après 1948, de ne plus permettre aux patineurs canadiens et américains de prendre part aux championnats européens.  Des Championnats nord-américains bisannuels ont été organisés de 1923 à 1971.

Sur la scène internationale, les patineurs canadiens sont montés sur le podium aux Championnats du monde et aux Jeux olympiques. Ils ont remporté un total de 37 médailles à ces deux événements, alors qu’ils n’en avaient gagné que quatre avant la Deuxième Guerre mondiale.

Les innovations technologiques ont fait progresser le sport. Les déplacements étaient devenus plus aisés, les patineurs pouvant se rendre aux compétitions en avion. Les nouveaux designs de bottes et de lames permettaient aux patineurs d’exécuter des mouvements plus difficiles. Des sauts doubles et triples, des pirouettes plus rapides, des pas enchaînés et des routines plus complexes étaient maintenant la norme.

Dès le milieu des années 1950, les téléspectateurs pouvaient regarder leurs patineurs préférés concourir sur la scène internationale sur leur téléviseur noir et blanc, dans le confort de leur foyer.

Fait marquant

Qui est la première patineuse canadienne à avoir réussi un triple saut en compétition internationale?

Fait marquant

Qui est la première patineuse canadienne à avoir réussi un triple saut en compétition internationale?

Une coupure de presse défraîchie avec une photo de la patineuse Petra Burka, qui sourit en regardant la caméra.
« A World First » (Une première mondiale), The Telegram, Toronto, lundi 26 février 1962.

 La Canadienne Petra Burka est la première patineuse artistique à réussir un triple saut lors d’une compétition internationale. Il s’agit d’un triple Salchow qu’elle a réalisé en 1962.  

MÉDAILLÉS D’OR CANADIENS SUR LA SCÈNE MONDIALE!

Barbara Ann Scott, première patineuse canadienne à avoir gagné une médaille d’or aux Championnats du monde et aux Jeux olympiques. Championne du monde 1947 et 1948; championne olympique 1948. 

Une photo noir et blanc à partir de la taille d’une femme souriante, sur une patinoire extérieure avec des bâtiments bas et des montagnes en toile de fond.

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Barbara Ann Scott aux Championnats du monde, Prague, 1948. © Patinage Canada

Barbara Ann Scott, portant un costume à manches longues étincelant, effectue un double saut de boucle et une pirouette dos cambré tandis que les spectateurs l’applaudissent.

Transcription :

[Musique : musique instrumentale de jazz entraînante]

Francis Dafoe et Norris Bowden, premiers patineurs canadiens en couple vainqueurs aux Championnats du monde. Champions du monde 1954 et 1955.

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Francis Dafoe et Norris Bowden exécutant un porté vrillé, vers le milieu des années 1950. © Patinage Canada

Après que Norris Bowden effectue une carre extérieure arrière très penchée, Frances Dafoe saute dans ses bras. Il l’attrape et la tient dans les airs tandis qu’ils complètent un porté tournoyant très gracieux. Norris porte un costume de patinage formel et Francis porte une robe de patinage traditionnelle courte.

Transcription :

[douce musique instrumentale classique]

Je regarde les patineurs en couple et…

Barbara Wagner et Robert Paul, premier couple canadien à avoir remporté l’or olympique. Champions du monde 1957, 1958, 1959, 1960; champions olympiques 1960. 

Photo en noir et blanc d’un homme et d’une femme qui patinent ensemble en direction des spectateurs sur une patinoire intérieure. Il la tient fermement à la taille. La femme sourit et porte un costume blanc à manches longues. L’homme porte un veston, une chemise blanche et une cravate foncée.

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Barbara Wagner et Robert Paul aux Championnats du monde, Colorado Springs, 1957. © Patinage Canada

Dans un aréna rempli de spectateurs, Wagner et Paul patinent à l’unisson sur la glace, effectuant un double saut de boucle levé et des sauts Axels côte à côte.

S’ensuit une série de jeux de pieds effectués côte à côte le long de la patinoire, puis d’autres jeux de pied en se tenant la main et deux portés.

Transcription :

[musique entraînante pour orchestre]

[musique inspirante pour orchestre]

Maria Jelinek et Otto Jelinek, champions du monde 1962

Photo rapprochée en noir et blanc d’un jeune homme et d’une jeune femme qui patinent ensemble vers les spectateurs, leurs mains jointes tendues devant eux.

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Maria et Otto Jelinek aux Championnats nord-américains, Philadelphie, 1961. © Patinage Canada

Maria et Otto Jelinek patinent sur la glace à l’unisson, exécutent une spirale de la mort sur la carre extérieure, puis un porté très haut et presque immobile, suivi d’une fente côte à côte, tandis que les spectateurs applaudissent.

Transcription :

Le porté de la Statue de la Liberté s’en vient.

Une superbe spirale de la mort, vraiment bien exécutée.

[applaudissements]

Voici le porté de la Statue de la Liberté.

[Musique : Musique dramatique pour orchestre de soit Antonín Dvořák ou Bedrich Smetana]

Donald Jackson, premier patineur masculin canadien à avoir remporté les Mondiaux. Champion du monde 1962. 

Une photo en noir et blanc d’un homme patinant vers les spectateurs en souriant, les bras tendus de chaque côté.

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Donald Jackson aux Championnats du monde, Prague, 1962. © Patinage Canada

Don Jackson, vêtu d’un habit noir et d’une cravate noire, patine sur la glace, exécute le second triple saut de ce programme et termine avec une pirouette sautée assise.

Un aréna rempli de spectateurs applaudit sa réussite.

Transcription :

Donald Jackson a encore une minute et demie à faire sur le temps de cinq minutes pour son programme.

[applaudissements]

Il se prépare maintenant à effectuer son second triple saut, un triple Salchow, encore trois révolutions dans les airs.

[applaudissements]

Merveilleusement fait, suivi d'une pirouette sautée assise.

Il lui reste maintenant une minute, il livre vraiment une excellente performance.

[Musique : Carmen de George Bizet, « Opéra pour orchestre, acte I, » André Kostelanetz et son orchestre]

Don McPherson, champion du monde 1963

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Donald McPherson aux Championnats nord-américains, Philadelphie, 1961. © Patinage Canada

Don McPherson, vêtu d’un habit noir ajusté et d’une cravate noire, réussit un double saut de boucle puis fait le tour de la patinoire avant de se lancer dans un saut écarté et une série de pirouettes arabesques sautées et de pirouettes assises.

Transcription :

[Musique dramatique pour orchestre]

[applaudissements]

Double boucle. Très bien exécuté. Pirouette arabesque sautée et pirouette sautée assise.

[applaudissements]

Petra Burka, championne du monde 1965

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Petra Burka aux Championnats du monde, Colorado Springs, 1965. © Patinage Canada

Petra Burka patine sur la glace vêtue d’un costume à manches longues avec décolleté plongeant à l’avant et à l’arrière et une jupe de patinage traditionnelle courte.

Elle exécute avec grâce un double Axel avec les mains au-dessus de la tête et un double Lutz avec un bras au-dessus de la tête en position de ballet.

Transcription :

[Musique : Tchaïkovski et Beethoven – douce musique lente pour orchestre]

Un double Axel, mais regardez bien les bras. Si elle est capable de faire ces variations avec ses bras, c’est qu’elle est entièrement en contrôle.

[applaudissements]

Voici venir une variation semblable et un saut double Lutz.

Une fois de plus, observez bien les bras et la hauteur du saut.

[applaudissements]

Fait marquant

Qui est le premier patineur masculin canadien à avoir réussi un triple saut en compétition internationale?

Fait marquant

Qui est le premier patineur masculin canadien à avoir réussi un triple saut en compétition internationale?

Photo en noir et blanc d’un homme en costume qui saute dans les airs, les genoux repliés et les bras tendus vers l’extérieur. La photo a été prise d’en dessous.

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Donald Jackson aux Championnats du monde, Prague, 1962. © Patinage Canada

Don Jackson, vêtu d’un habit noir et d’une cravate noire, exécute une pirouette rapide sur ses dents de patin et patine sur la glace, augmentant sa vitesse, alors que toute la foule l’encourage. Il est le premier de l’histoire à réussir un saut triple Lutz en compétition. Transcription : [Musique : Carmen de George Bizet, musique entraînante pour orchestre] Oh, trois tours à partir de la position Lutz, ce serait le tout premier saut de ce genre à être effectué en compétition mondiale. Attendons de voir ce qu’il fera. Il a planifié le faire. Voyons voir ce qui arrive. Ça s’en vient. Magnifique, il a réussi, un triple Lutz! C’est fantastique! Vous venez tout juste de voir quelque chose qui n’a jamais été fait dans une compétition à l’échelle mondiale. Personne n’a jamais exécuté cette manœuvre dans un championnat du monde. [applaudissements]

Le Canadien Donald Jackson est le premier patineur artistique au monde à réussir un triple Lutz. Il a réalisé cet exploit à Prague, lors des Championnats du monde de 1962.

02.

Bottes et lames

Fabrication de patins canadiens

Message publicitaire en noir sur fond blanc : « For Finest Fitted Skating Boots, made to measure of finest material and workmanship. See John Knebli, 257 Avenue Road, Toronto » (Pour les meilleures bottes de patinage ajustées, fabriquées sur mesure avec les meilleurs matériaux et un savoir-faire exceptionnel. Voir John Knebli, 257 Avenue Road, Toronto). Un dessin représentant une patineuse artistique en train d’exécuter une pirouette se trouve à droite du texte.

Message publicitaire pour John Knebli, programme du carnaval du Toronto Skating Club, 1954. Gracieuseté de Yvonne Butorac

L’immigrant hongrois John Knebli, maître cordonnier orthopédique, s’est lancé dans la confection de chaussures sur mesure à Toronto, en 1944. Peu de temps après l’ouverture de son entreprise, Knebli s’est vu demander de fabriquer une paire de patins pour un patineur. Cette demande provenait de l’entraîneur du patineur, qui voulait des patins au design amélioré pour son élève. Il a donc fourni un ancien patin à Knebli pour l’aider dans ses recherches. Grâce à sa connaissance de la podologie et de la dynamique du corps en mouvement, Knebli a rapidement honoré la commande.

Photo couleur d’un patin blanc pour femme vu de profil. Le cuir du talon et de la semelle est noir.

Bottes Knebli en daim de Ellen Herron, fabriquées sur mesure, coupées au haut de la cheville, nécessitant sept crochets et équipées de lames « Four Aces » de John Wilson, 1957. Collection du Musée Bata de la chaussure, S14.7

La création d’une paire de bottes sur mesure prenait environ deux semaines. Avec les tanneurs de Braemore Leathers à Cambridge, en Ontario, Knebli a mis au point des cuirs spécialisés en vue d’obtenir le fini résistant à l’humidité dont il avait besoin pour les bottes. Il a commandé le cuir le plus souple pour les patins des figures imposées et le cuir le plus rigide pour les patins du programme libre. Le cuir des patins de danse sur glace se situait quelque part au milieu. Une fois les bottes terminées, une lame appropriée était sélectionnée auprès de fournisseurs tels que John Wilson. On fixait alors la lame à la botte, et le patineur pouvait essayer les patins sur la glace.

Une photo couleur d’un patin beige vu de profil.

Bottes Knebli fabriquées sur mesure pour Astra Burka. Le dessus des chaussures est en daim. Elles sont coupées légèrement plus bas sur la cheville que les premiers modèles. Elles sont équipées des lames « Taylor Special » de John Wilson, 1961. Collection du Musée Bata de la chaussure, P14.6

Dans les années 1950, Knebli a conçu une solution novatrice pour la championne de patinage artistique Barbara Wagner. Il pensait que les athlètes seraient plus élégants s’ils portaient des bottines, car elles feraient paraître plus grands les patineurs aux jambes courtes. Il a donc réduit la partie supérieure de la botte pour qu’elle ait quatre crochets au lieu des cinq ou six habituels. Un autre avantage de la coupe basse était une plus grande flexibilité au niveau de la cheville. Afin de soutenir la cheville, il a renforcé les matériaux à ce niveau. Par la suite, il a adopté la coupe basse pour toutes les bottes qu’il fabriquait. D’autres fabricants partout dans le monde ont suivi cette tendance.

Les bottes sur mesure de Knebli étaient une option haut de gamme pour les patineurs artistiques au sommet de leur carrière. Knebli a été le premier fabricant de bottes sur mesure au Canada. D’autres, comme Ed Rose, dans la région de Cambridge, sont arrivés au cours des décennies suivantes. 

Des entreprises comme Daoust à Montréal, Bauer à Kitchener, ainsi que CCM et Albert Love à Toronto offraient aux patineurs débutants des options plus abordables avec des patins produits en série.

 

Marques canadiennes

Marques américaines

Innovation dans les lames : Nouveaux designs pour le programme libre

Pattern 99

Les entraîneurs ont collaboré avec des artisans pour concevoir des lames plus perfectionnées pour leurs élèves. En 1960, l’entraîneure Ellen Burka a travaillé avec le fabricant de bottes sur mesure John Knebli à la conception d’une lame pour le programme libre de sa fille, Petra Burka. Cette lame est connue sous le nom de Wilson’s Pattern 99. Elle est encore fabriquée par John Wilson à Sheffield, en Angleterre.

Photo d’une paire de patins à lacet de couleur beige, assez usés.

Patins de Petra Burka munis de lames « Pattern 99 » fabriquées par John Wilson, vers 1966-1969. Collection du Musée Bata de la chaussure, P14.5

Photo détaillée du design avancé des dents de lame, qui est plus allongée et plus pointue que les autres modèles.

Vue détaillée des dents de lame et du modèle de la lame « Pattern 99 » du patin de Petra Burka, vers 1966-1969. Collection du Musée Bata de la chaussure, P14.5

En quoi la lame Pattern 99 était-elle révolutionnaire? Grâce au design audacieux des dents de la lame, les patineurs avaient une bonne prise sur la glace lors de l’appel, durant l’exécution des sauts. La lame Pattern 99 est rapidement devenue la lame de choix des champions canadiens et internationaux du programme libre en patinage artistique.

Nouveau design de la lame Gold Seal 

Mécontents des lames Strauss, Donald Jackson et son entraîneur Pierre Brunet ont collaboré avec Wilson pour refaire le design de la lame Gold Seal. La principale innovation a été l’ajout de trous oblongs dans le dispositif de montage, ce qui permettait de placer parfaitement les lames en fonction de la foulée et de l’alignement du patineur.

Une publicité en noir et blanc avec comme illustration une lame de patin et un lévrier, ainsi que le logo de la John Wilson, Marsden Brothers and Company, Sheffield, Angleterre, fondée en 1696.

Publicité de John Wilson avec le nom de Don Jackson, 1962. Archives d’Astra Burka

03.

Mouvement

La polyvalence des entraîneurs de patinage

La demande pour de nouveaux entraîneurs talentueux augmentait à mesure que les clubs de patinage voyaient le jour partout au pays.

Les anciens champions européens Marcus Nikkanen, Ellen Burka, Lilianne de Kresz et Edi Rada ont entraîné des patineurs au Canada. Ils se sont joints à des entraîneurs canadiens comme Sheldon Galbraith, Osborne (Ozzie) Colson, Gerrard (Gerry) Blair, Ron Vincent, Alex Fulton, ainsi que Margaret et Bruce Hyland. La championne britannique de danse sur glace Jeanne Westwood a encadré certains des meilleurs danseurs sur glace canadiens. Ces entraîneurs ont enseigné à certains des meilleurs talents du Canada. Par exemple, Marg et Bruce Hyland ont été les entraîneurs des champions du monde en couple Maria et Otto Jelinek, ainsi que des médaillés Debbi Wilkes et Guy Revell. Ellen Burka a été l’entraîneure de la première championne du monde canadienne, sa fille, Petra Burka. Ellen a également entraîné d’autres compétiteurs internationaux, dont Donald Knight, Jay Humphry et Valerie Jones. Sheldon Galbraith a dirigé plus de médaillés d’or sur la scène internationale que tout autre entraîneur. Il a notamment travaillé avec Barbara Ann Scott, Frances Dafoe et Norris Bowden, ainsi que Barbara Wagner et Robert Paul. Sur le circuit international, les autres élèves de Galbraith étaient Wendy Greiner, Donald Jackson, Valerie Jones et Donald Knight.

Ces entraîneurs étaient des généralistes aux talents multiples. Ils ont supervisé les chorégraphies et l’interprétation musicale du programme libre et adapté les mouvements de ballet et de danse moderne sur la glace. Ils ont également choisi les morceaux de musique qui mettraient en valeur les talents de leurs patineurs et encouragé les patineurs à améliorer leurs habiletés artistiques, grâce à des cours de danse « hors glace ».

Affiche annonçant le spectacle de danse annuel de l’école de danse Boris Volkoff au Eaton Auditorium, le mercredi 17 juin 1953 en soirée.

Affiche du spectacle annuel de l’école de danse Boris Volkoff, 1953. Archives d’Astra Burka

Grâce à leurs connaissances techniques, les entraîneurs ont permis aux patineurs de peaufiner leurs habiletés techniques en augmentant au fur et à mesure le niveau de difficulté de leurs pirouettes, sauts et pas de liaison. Les éléments athlétiques étaient l’aspect le plus important d’un programme libre de patinage artistique, mais pour de nombreux entraîneurs, il était nécessaire d’augmenter les éléments artistiques.

Fait marquant

Qui est la seule patineuse canadienne à avoir remporté les Championnats européens à deux reprises?

Fait marquant

Qui est la seule patineuse canadienne à avoir remporté les Championnats européens à deux reprises?

Photo en noir et blanc de Barbara Ann Scott en costume de patinage scintillant sur une patinoire intérieure. Elle patine en spirale avec sa jambe gauche étendue vers l’arrière pendant qu’un public assis regarde en arrière-plan.
Barbara Ann Scott exécutant une spirale, 1948. © Panthéon des sports canadiens

Barbara Ann Scott a remporté les Championnats européens en 1947 et en 1948. 

Le patinage selon les règles

L’entraînement pour les compétitions était très rigoureux. Les patineurs en simple devaient s’entraîner six heures par jour : quatre heures pour les figures imposées et deux heures pour le programme libre. Afin de répondre aux exigences de la catégorie patinage en simple, les athlètes devaient exécuter les figures et présenter un programme libre en compétition.

A. Figures imposées

La catégorie figures imposées comptait encore pour 60% de la note finale d’un patineur en compétition. Cet aspect très discret de la compétition durait deux jours! Cela n’apparaissait pas à la télévision. Pour voir les tracés des figures en détail, il fallait être sur la glace. L’Association canadienne de patinage artistique (ACPA) était responsable pour les tests de patinage et les compétitions nationales. L’Union internationale de patinage (UIP) réglementait les compétitions internationales.

Avant la guerre, les patineurs n’avaient pas besoin de fermer le point central des tracés de cercles et de boucles, ce qui signifiait qu’il y avait un espace entre les cercles. Toutefois, après la guerre, ils devaient fermer les formes géométriques qu’ils traçaient, ce qui est techniquement plus difficile.

Une photo en noir et blanc de Barbara Anne Scott exécutant une « boucle » sur une carre extérieure avant.

Barbara Ann Scott exécutant une boucle, vers 1947-1948. © Patinage Canada

Pour s’entraîner en vue des compétitions, les patineurs artistiques devaient apprendre et exécuter à la perfection 41 figures. Ces dernières étaient exécutées sur les carres extérieures et intérieures, avant et arrière, des deux patins. L’UIP choisissait au hasard six figures parmi les 41 pour chaque compétition.

De plus, les patineurs devaient passer huit niveaux de tests de patinage artistique difficiles pour se qualifier pour les compétitions nationales et internationales.

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Vidéo de Carol Heiss exécutant les figures imposées pour les juges aux Championnats du monde à Vancouver, 1960. © Patinage Canada

Une patineuse exécute une série de figures en huit en contre-trois tracées d’avant en arrière. Les virages relient trois cercles les uns aux autres. Elle patine sur un seul patin.

Elle complète trois grands cercles, le bas de l’un lié au haut du cercle suivant, et un virage en contre-trois là où les cercles se touchent.

Un groupe de juges examine les tracés qu’elle a effectués sur la glace puis les juges se tiennent en ligne et montrent le score attribué à la patineuse avec des palettes. Chaque palette a un numéro et chaque juge tient deux palettes.

Transcription :

[aucun son]

B. Patinage libre 

Photo en noir et blanc d’une jeune femme exécutant un saut sur une patinoire sombre.

Petra Burka exécute des sauts en quatre segments intermittents, 1963. Archives d’Astra Burka

Carol Heiss

Photo en noir et blanc d'une jeune femme souriante posant avec les bras tendus vers le haut et en arrière ; les jambes étendues de chaque côté. La patineuse porte un costume de patinage à manches longues à larges rayures.

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Carol Heiss aux Championnats du monde de Garmisch-Partenkirchen, 1956. © Patinage Canada

Carol Heiss, vêtue d’un costume de patinage traditionnel pour femmes avec jupe courte et manches longues, patine sur la glace dans un aréna rempli de spectateurs. Elle exécute avec succès deux doubles Axels de suite. Transcription : [aucun son]

Le patinage libre a progressé rapidement sur le plan technique, mais à un rythme plus lent sur le plan artistique. Les femmes s’efforcent d’exécuter de puissants doubles sauts. Les hommes, qui exécutaient des doubles sauts depuis une dizaine d’années, tentent des triples sauts. De nouvelles pirouettes, comme la pirouette arabesque sautée et la pirouette assise deviennent populaires. Les programmes de patinage libre duraient quatre minutes pour les femmes et cinq minutes pour les hommes. Au cours de cette période, le programme libre ne représentait que 40 % des notes d’un patineur.

Dick Button : Sauts et pirouettes

L’Américain Dick Button est le premier patineur à avoir remporté les Championnats du monde, les Jeux olympiques et les Championnats européens après la Seconde Guerre mondiale. Il est le premier patineur à avoir réussi un double Axel (1948) et une triple boucle en compétition (1952). Il a aussi inventé la pirouette arabesque sautée, un élément désormais populaire dans les programmes de patinage. 

Button a travaillé sous la direction du célèbre entraîneur Gustave Lussi, qui déterminait les meilleures positions pour l’exécution de puissants sauts et pirouettes grâce à sa formation d’ingénieur. 

De 1948 à 1960, les patineurs masculins américains ont connu une longue série de victoires aux Championnats du monde et aux Jeux olympiques. En plus de Dick Button, les frères Hayes Allen Jenkins et David Jenkins ont gravi les marches des podiums lors des compétitions internationales.

Une photo en noir et blanc de Dick Button portant un pantalon noir, une veste blanche courte et un nœud papillon noir.

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Dick Button aux Championnats du monde, Paris, 1952. © Patinage Canada

Dick Button, vêtu d’un veston blanc et d’une cravate noire, exécute un double Lutz et un triple saut de boucle suivi de jeux de pieds, au son d’une musique d’orchestre lente puis plus rapide. Les spectateurs regardent à partir des gradins. Transcription : [Musique : musique mélancolique pour orchestre]

C. Couples

Les couples exécutaient un programme de cinq minutes. Même s’ils effectuaient régulièrement des levées verticales, les patineurs se sont rapidement mis à soulever leur partenaire au-dessus de leur tête et à les faire tourner dans les airs. Les nouveaux sauts lancés sont devenus plus complexes. Tout patineur de couple qui exécutait ces éléments devait faire preuve d’un contrôle et d’un sang-froid exceptionnels. 

Photo en noir et blanc de Norris Bowden soulevant Frances Defoe au-dessus de sa tête tout en patinant, sur une patinoire extérieure. D’autres patineurs, un long bâtiment et des montagnes sont en arrière-plan.

Frances Dafoe et Norris Bowden exécutant un porté au-dessus de la tête, carnaval du Toronto Skating Club, 1953. Gracieuseté de Yvonne Butoric

Les médaillés de bronze canadiens Suzanne Morrow et Wallace Diestelmeyer sont les premiers à avoir réussi la spirale de la mort à une main en compétition; c’était aux Jeux olympiques de 1948. La spirale de la mort, inventée par Charlotte Oelschlagel dans les années 1920, était à l’origine un mouvement à deux mains. Aujourd’hui, c’est un élément populaire qui se retrouve dans de nombreux programmes de patinage en couple.

Photo en noir et blanc de Suzanne Morrow et Wallace Distelmeyer patinant ensemble vers les spectateurs en souriant.

Suzanne Morrow et Wallace Distelmeyer effectuant une spirale ensemble. Programme du carnaval du Toronto Skating Club, 1948. Gracieuseté de Yvonne Butoric

Les Protopopov et le patinage artistique

Les patineurs Ludmila Belousova et Oleg Protopopov de l’URSS, qui formaient un couple sur la glace comme dans la vie, ont également reçu une formation en ballet. Lorsqu’ils s’élançaient sur la glace, ils impressionnaient le public par leurs prestations inspirées du Ballet du Bolchoï. Ils ont apporté de nouveaux éléments artistiques au patinage sur glace. 

De 1917 à 1956, les patineurs soviétiques n’ont participé à aucune compétition internationale en raison de la situation politique dans leur pays.

Une photo en noir et blanc de Protopopov en costume soulevant Belousova au-dessus de sa tête. Des spectateurs regardent en arrière-plan.

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Ludmilla Belousova et Oleg Protopopov aux Championnats du monde, Genève, 1968. © Patinage Canada

Un couple de patineurs, portant des costumes de couleur claire, patine sur la glace sans jamais perdre le contact avec l’autre, soit en se tenant la main ou en position classique de patinage en couple. Ils effectuent un porté au-dessus de la tête et après l’atterrissage ils font le tour de la patinoire à l’unisson et avec grâce. Transcription : [Musique : « Sonate au Clair de lune » de Beethoven et ensuite, Rachmaninov] Regardez bien ce porté au-dessus de la tête, regardez son dos. [applaudissements] Ce soir leur programme musical comprend une sélection de Beethoven et Rachmaninov. [applaudissements]

D. La danse sur glace

La danse sur glace est devenue une catégorie officielle des Championnats du monde en 1952. Les patineurs britanniques vedettes ont influencé le développement du style pendant cette période.

Les patineurs canadiens ont également excellé dans cette catégorie. William McLachlan et Geraldine Fenton ont remporté cinq médailles aux Championnats du monde. Plus tard, McLachlan s’est associé à Virginia Thompson, et ils ont remporté deux médailles. Les Torontois Kenneth Ormsby et Paulette Doan ont remporté les championnats canadiens en 1963 et 1964. Les deux patineurs ont même fait une tournée avec les Ice Follies ; ils se sont mariés plus tard.

Les patinoires

Texte noir sur une page blanche intitulée « Summer Skating School » (École de patinage d’été). L’annonce montre également sur la gauche un dessin représentant un couple de patineurs effectuant une pirouette arabesque.

Message publicitaire pour l’école de patinage d’été, The University Skating Club, programme souvenir, 26 mars 1955. Archives d’Astra Burka

Les patineurs artistiques partageaient encore les patinoires publiques avec des équipes de hockey sur glace, mais des clubs de patinage privés offraient de la glace à temps plein pendant la saison hivernale. Les patineurs qui n’étaient membres d’aucun club privé, mais qui voulaient perfectionner leur art, devaient louer la glace d’une patinoire locale pour travailler avec leur entraîneur. Comment les patineurs pouvaient-ils avoir plus de temps pour s’entraîner? Les cours d’été! Certaines patinoires intérieures au Canada ont commencé à fonctionner toute l’année.

À la fin des années 1940, l’entraîneur Sheldon Galbraith a fondé une école de patinage d’été à Schumacher, en Ontario. Des champions canadiens et internationaux s’y sont entraînés. 

Les compétitions internationales avaient souvent eu lieu sur des patinoires extérieures. Cela posait tout un défi aux concurrents. Parfois, ces derniers se faisaient ballotter par des vents violents sur la patinoire. De plus, la surface de la glace était inégale et il y avait toujours un risque d’engelures.  Les patineurs canadiens et américains se sont adaptés à ces conditions en s’entraînant sur des patinoires extérieures.

04.

Costume

Les costumes des femmes

Souvent, les patineuses ne portaient pas le même costume pour les figures imposées et le programme libre. Conçus pour mettre l’accent sur la grâce du mouvement, les costumes utilisés pour les figures imposées étaient constitués d’une seule pièce, tandis que les robes pour l’entraînement étaient faites de jersey ou de tricot.

Une photo en noir et blanc de Barbara Ann Scott exécutant un grand écart sur une patinoire extérieure.

Barbara Ann Scott porte un collier de perles et une robe de patinage en laine avec des plis pour les figures imposées, 1947-1948. © Panthéon des sports canadiens

Les tenues de compétition du patinage libre étaient faites de mousseline et velours luxueux. Des paillettes ou des perles délicates complétaient le look.

Le jersey extensible était utilisé pour les tenues de patinage dans les années 1950. Avant cela, les tissus n’étaient pas extensibles et il fallait ajouter des goussets et des plis aux manches pour faciliter les mouvements. 

Les mères des patineurs ont mis à profit leurs talents de couturières et de tricoteuses pour confectionner des costumes élaborés pour les entraînements et les compétitions de leurs enfants. Aileen Wagner, la mère de Barbara Wagner, confectionnait toutes les tenues de sa fille. Elle achetait le tissu pour les costumes de Robert Wagner, qui étaient faits par un tailleur. Les robes de Barbara étaient confectionnées avec les restes de ces tissus pour qu’elles soient assorties aux tenues de Robert. Parfois, les patineurs artistiques engageaient des couturiers professionnels. Au début des années 1960, les grands magasins comme Eaton proposaient également des services de confection.

Photo d’une robe de patinage une pièce, courte, ajustée et en laine sombre; elle comporte des manches longues et de nombreux petits plis sur la jupe ample. Le col en V est orné d’une bordure perlée.

Robe de laine grise de Barbara Wagner, confectionnée par Aileen Wagner, portée pour les compétitions, 1958-1960. © Panthéon des sports canadiens

Après sa carrière compétitive, la championne du monde de patinage en couple Frances Dafoe est devenue designer de costume de patinage. Elle a également travaillé pour la Canadian Broadcasting Corporation (CBC) à la conception de costumes pour les productions télévisées.

Une photo couleur du couple Bowden-Dafoe patinant vers les spectateurs. Bowden porte un costume sombre, une chemise et une cravate bleues, tandis Dafoe porte un boléro rouge et une robe de patinage noire.

Frances Dafoe a créé des costumes pour elle et pour Norris Bowden, 1956. © Panthéon des sports canadiens

Les costumes des hommes

En 1947, en portant une courte veste blanche sur la glace, l’Américain Dick Button rompait avec une tradition établie, celle des couleurs sombres. Ces costumes deux pièces n’étaient pas faits de tricot, mais ils comportaient de nombreux goussets et plis pour faciliter le mouvement. Ce style était populaire chez les hommes jusque dans les années 1950.

Photo en noir et blanc d’un homme patinant dans une patinoire intérieure vers le côté droit de l’image. Sa jambe gauche est légèrement pliée tandis que sa jambe droite est étendue derrière lui sur la glace. Il porte une courte veste croisée ajustée et un pantalon de laine noir à plis, ainsi que des patins noirs.

Charles Snelling portant une courte veste blanche. Programme du carnaval du Toronto Skating Club, 1954. Gracieuseté de Yvonne Butorac

Le Canadien Donald Jackson a lancé une nouvelle tendance en mode lorsqu’il s’est présenté sur la glace vêtu d’une combinaison une pièce à la fin des années 1950. Pierre Brunet, l’entraîneur de Jackson, a emmené le patineur à Paris pour l’équiper de ces nouveaux costumes extensibles.

Une photo en noir et blanc de Jackson, un jeune homme, portant un costume noir qui ressemble à une veste noire courte et à un pantalon noir très ajustés. Il patine avec la jambe gauche étendue vers l’arrière, ce qui permet au spectateur de voir qu’il y a un élastique dans le pantalon. Sous la veste, il porte une chemise blanche qui déborde à l’extrémité des manches de la veste et au niveau du col. L’homme, qui porte également une cravate, sourit aux spectateurs.

Donald Jackson patinant dans sa combinaison une pièce conçue à Paris, 1960. Archives d’Astra Burka

Un forum pour l’expression de soi

Des champions de patinage se sont joints à des talents locaux sur la glace lors de carnavals annuels organisés par des clubs de patinage. Il y avait des numéros chorégraphiés pour les enfants, les adolescents et les adultes. Au début des années 1960, le Club Rotary de Toronto a présenté son Ice Revue, qui mettait en vedette les meilleurs spectacles de 20 clubs régionaux de patinage, avec la participation de médaillés olympiques et mondiaux. Le spectacle a rempli le Maple Leaf Gardens.

Photo d’une jeune femme affichant un large sourire. Elle est debout, les jambes croisées et les bras étendus. Elle porte un costume de patinage à plumes courtes et une très grande cape de fourrure à capuche.

Barbara Ann Scott dans un costume de spectacle : robe à paillettes avec jupe à plumes, diadème orné de bijoux et cape perlée avec garniture en fourrure, vers 1948. © Panthéon des sports canadiens

Lorsque les patineurs se lançaient dans une carrière professionnelle, ils pouvaient gagner un revenu en se produisant dans des spectacles sur glace. De nombreux patineurs se sont produits dans des revues comme Holiday on Ice, Ice Follies et Ice Capades. Barbara Ann Scott a entamé une carrière professionnelle en 1948 avec sa propre revue sur glace, Rose Marie on Ice.

05.

Musique

Enregistreurs bobines

La qualité des systèmes de sonorisation variait d’une patinoire à l’autre. Comme il n’y avait pas de système de lecture uniforme, le son de la musique enregistrée dépendait de l’équipement. La musique devait avoir le bon tempo sinon la routine du patineur serait trop rapide ou trop lente. Les enregistrements sur bobines des disques pressés étaient donc accélérés ou ralentis manuellement pour compenser cette absence d’uniformité.

Dans les années 1950, le technicien musical canadien Wilf Langevin a commencé sa carrière en jouant de la musique pour des patineurs et en travaillant comme annonceur au Lakeshore Skating Club de Toronto. Il explique ce qui suit :

L’ère des disques a créé un problème parce que la musique jouée par les tourne-disques n’avait pas nécessairement le même tempo que celle sur laquelle le patineur a pratiqué son programme [enregistrement sur bobine].

Wilf Langevin

Dans ce cas, Langevin devait ralentir ou accélérer le disque pour arriver au bon tempo. On arrivait à atteindre le bon tempo pour le programme parce que la plupart des lecteurs de disques qui ont été utilisés permettaient d’en changer la vitesse.

Langevin est ensuite devenu annonceur et coordonnateur musical non seulement aux championnats canadiens, mais aussi à des championnats internationaux. Il a travaillé sur le circuit international de 1966 à 1999.

Une photo en noir et blanc d’un homme en costume, un micro à la main, regardant vers la caméra.

Wilf Langevin au micro dans son rôle d’annonceur. © Patinage Canada

Choix musicaux

Les patineurs en simple et les couples choisissaient la musique pour leur routine. Les compilations musicales des programmes de patinage consistaient en différents morceaux de musique classique réunis. Le tempo au début et à la fin était en général plus rapide, tandis qu’il était plus lent et plus doux au milieu. Ces changements mettaient en évidence différents éléments de la prestation de l’athlète. Les compilations étaient enregistrées et assemblées sur un enregistreur bobine, puis pressées sur un disque. Les disques en gomme-laque qui en résultaient étaient fragiles. Les patineurs en faisaient plusieurs copies au cas où l’un d’eux se briserait ou s’égratignerait et ils les transportaient aux compétitions dans des boîtes à musique spéciales.

Les patineurs utilisaient une musique plus expérimentale pour leurs programmes de spectacles lors de carnavals et d’expositions. Ils exploraient les possibilités dramatiques des mélodies des spectacles de Broadway et de la musique instrumentale de film.

La danse sur glace était différente. La musique était standardisée, de sorte que tous les patineurs se produisaient sur la même musique et le même tempo. Les morceaux de musique traditionnelle de danse de salon étaient joués à l’orgue, et les danseurs canadiens embauchaient généralement Doug Walker, un organiste anglais, pour enregistrer les airs standards pour chaque danse. Après avoir enregistré la musique sur un enregistreur bobine, Walker créait un disque que les patineurs pouvaient utiliser à la patinoire.

Pour les occasions très spéciales, des orchestres jouaient de la musique en direct. Pour les Championnats du monde de 1950 à Londres, en Angleterre, tous les patineurs ont soumis l’enregistrement musical de leurs programmes avant la compétition. Un orchestre symphonique a adapté la musique et joué le programme de chaque concurrent en direct au cours de la compétition.

Dans les années 1960, le règne de la musique d’orgue tirait à sa fin pour la catégorie danse, et des disques en vinyle moins fragiles ont fait leur apparition.