La révolution artistique
1965
1985
Aperçu
Un nouveau style artistique a pris son essor au Canada pendant cette période, révolutionnant le sport. Les entraîneurs et les chorégraphes ont mis l’aspect artistique à l’avant-plan, et le patineur canadien Toller Cranston a amené l’interprétation musicale à un niveau inédit. Il était le Nijinsky du patinage.
Les cours de théâtre sur glace font maintenant partie de l’entraînement. Le patinage artistique est devenu beaucoup plus lyrique et imaginatif.
Pour les spectateurs, la nouvelle technologie a également changé le sport. Le public pouvait maintenant suivre les compétitions de patinage artistique à la télévision couleur, ce qui a contribué à accroître la popularité du patinage artistique en tant que sport-spectacle. Pour le public, les programmes libres étaient les moments forts de la compétition. Dans les années 1970, l’Union internationale de patinage a abaissé la valeur attribuée aux figures imposées et ajouté un programme court au programme de compétition.
Les spectacles télévisés hebdomadaires de patinage artistique et les émissions spéciales de patinage ont remplacé les grands carnavals. De nombreux champions de patinage se sont mis à voyager dans le monde entier pour prendre part à des tournées de spectacles sur glace.
LES MÉDAILLÉS D’OR CANADIENS SUR LA SCÈNE MONDIALE!
Petra Burka, championne du monde 1965
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Petra Burka, vêtue d’un costume à manches longues, patine autour de la glace.
Elle exécute gracieusement des sauts variés et incorpore des ports de bras de type ballet dans les sauts à double rotation.
Transcription :
[Musique : Tchaikovsky et Beethoven, musique d’orchestre douce, lente]
Un double Axel, mais regardez les bras. Il faut être parfaitement en contrôle pour être en mesure de varier les mouvements des bras comme ça.
[applaudissements]
Une variation similaire et un double Lutz suivent. Encore une fois, regardez bien les bras et la hauteur du saut.
[applaudissements]
Karen Magnussen, championne du monde 1973
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Karen Magnussen, dans un costume à manches longues de couleur pêche/rose, exécute une pirouette arabesque et une pirouette cambrée avec un saut entre les deux, sous le regard des spectateurs en arrière-plan.
Transcription :
[Musique : musique d’orchestre lente]
[applaudissements]
Barbara Underhill et Paul Martini, couple, champions du monde 1984
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Barbara Underhill et Paul Martini, patineurs en couple, vêtus d’un costume bleu éclatant, exécutent une spirale de la mort sur la carre intérieure, une série de portés au-dessus de la tête avec rotation et pour finir un lancer avec vrille.
L’aréna est rempli de spectateurs, de drapeaux de différents pays et de publicités.
Transcription :
[Musique : « Concerto en F majeur : I. Allegro » par le Saint Louis Symphony Orchestra, Leonard Slatkin et Jeffrey Siegel]
[applaudissements continus]
[voix étouffée] C’est mieux!
Elle se réapproprie ainsi le public. Sandra crie non.
Il ne leur reste que trente secondes, bon porté au-dessus de la tête, encore une fois avec la variation, bonne position en l’air.
Ils ont l’air heureux, c’est peut-être parce qu’ils savent qu’ils ont bien patiné.
Qui a remporté la médaille d’or pour le programme libre masculin de patinage artistique, mais pas le titre général des Championnats du monde ?
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Toller Cranston a remporté le programme libre en 1972 et en 1974.
Bottes et lames
Les bottes Knebli s’internationalisent
C’est à cette période que l’entreprise de Knebli a pris son essor. Ayant commencé à fabriquer des bottes en 1948, l’entreprise avait une clientèle internationale composée de champions canadiens, américains, britanniques, européens et japonais. Fabriquant toujours chaque paire à la main en fonction des mesures de chaque client, John Knebli et son épouse et partenaire d’affaires, Elizabeth Knebli, étaient les fournisseurs des champions au plus haut niveau du sport pendant cette période. Des champions comme Karen Magnussen, Sandra Bezic, Val Bezic, Barbara Wagner, Bob Paul, Paulette Doan, Ken Ormsby, Petra Burka, Don Jackson, Toller Cranston, Vern Taylor, Brian Orser, Barbara Underhill, Paul Martini et des patineurs internationaux comme Kyoko Sato (Japon) portaient des bottes Knebli fabriqués sur mesure.
Quelle est la première émission de variétés canadienne à avoir mis des patineurs en vedette ?
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Stars on Ice a été diffusé 1976 à 1981 sur CTV. L’animateur était Alex Trebek.
Produits de patinage artistique Don Jackson
Don Jackson, champion du monde de 1962, a démarré une entreprise de production en série de bottes de patinage en Ontario. Cette idée lui a été suggérée par Max Gould, patineur de loisirs et comptable au siège social de la société Bata au Canada, à l’époque où l’usine de chaussures Bata était à Batawa, en Ontario. Avec son frère Bill, Don a fondé la Don Jackson Skate Products en 1966.
Au début des années 1970, Anthony Ronza, designer de chaussures et créateur de la populaire marque de chaussures Cougar, a suggéré à Jackson d’importer des bottes d’Europe pour une qualité et un approvisionnement fiable. Jackson a trouvé une usine à Skutec, en Tchécoslovaquie, qui pouvait fabriquer des bottes de patinage sur commande. Avec le temps, l’entreprise de Jackson s’est diversifiée pour offrir quatre modèles de bottes pour les patineurs de différents niveaux (allant du niveau débutant jusqu’à l’élite). Selon le modèle, ce sont les lames de CCM ou de John Wilson qui étaient montées sur les bottes.
Les Jackson avaient un partenariat avec Don Bauer, le fils du fondateur de la Bauer Skate Company of Canada. Kim Bauer (le fils de Don Bauer) et Wayne Schagena, les fondateurs de Tournament Sports, ont fini par acheter Don Jackson Skate Products en 1986. Toutes les images de la Don Jackson Skating Products ci-dessous sont reproduites avec l’aimable autorisation de Donald et William Jackson :
Autres fabricants de bottes et de lames
Tout comme Knebli, Ed Rose, de Cambridge, en Ontario, était un fabricant de bottes sur mesure qui a commencé sa carrière dans la confection de chaussures orthopédiques. Rose a fabriqué des bottes pour certains des meilleurs patineurs du Preston Figure Skating Club en consultation avec l’entraîneur olympique canadien Kerry Leitch.
D’autres options s’offraient également aux patineurs, notamment les bottes fabriquées par les entreprises américaines Harlick et Riedell. Les bottes de la marque viennoise WIFA étaient aussi un choix populaire.
Par ailleurs, des lames propres à la danse sur glace ont été mises au point. Elles étaient plus courtes au niveau du talon pour empêcher qu’elles ne s’enchevêtrent pendant que les athlètes patinaient. Les danseurs pouvaient choisir parmi les lames Jackson Dance, Riedell Dance, John Wilson Coronation Dance et MK Dance.
À l’époque, CCM, Daoust et Bauer étaient les plus grands fabricants de patins au Canada. En plus de leurs modèles haut de gamme, ils vendaient des ensembles bottes et lames grand public, plus abordables. C’était une option populaire pour les patineurs récréatifs, et ces entreprises étaient connues dans le monde entier.
Mouvement
La couverture médiatique du patinage a influencé son développement. Les figures imposées ont perdu l’attrait de la nouveauté. À la télévision, les figures imposées ne suscitent pas le même intérêt auprès des téléspectateurs que les interprétations expressives des programmes libres. D’ailleurs, pour plaire aux téléspectateurs, l’UIP a introduit une autre composante de patinage libre et diminué l’importance des figures imposées.
Le patinage en couple et la danse sur glace ont suivi la même tendance.
Les patineuses
Le public adorait les patineuses américaines Peggy Fleming, Janet Lynn et Dorothy Hamill. Comme la Canadienne Karen Magnussen, ces athlètes ont démontré leur talent artistique et leur grâce sur la glace au même titre que leur technique. Les interprétations lyriques et expressives de Janet Lynn en patinage libre ont particulièrement captivé les auditoires du monde entier.
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A. Figures imposées et programme libre
En 1967, l’UIP a réduit de 60 % à 50 % la composante figures imposées de la note finale des patineurs. En 1973, le nombre de figures requises est passé de six à trois, et un programme court a été instauré. Ce programme représentait 20 % de la note du patineur, le pourcentage attribué aux figures imposées passant à 40 % et le programme long à 40 %.
Les patineurs masculins exécutaient couramment des triples sauts. Les femmes se sont également mises à tenter des triples sauts. Une chorégraphie artistique et une interprétation musicale plus expressive permettaient de faire la liaison entre les différents éléments techniques (sauts, pirouettes et jeux de pieds).
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Un homme, vêtu d’un habit noir et d’une boucle noire, remplit le cadre de l’image et explique le système de pointage pendant que Karen Magnussen attend derrière lui sur la glace.
L’homme s’en va, et elle commence à patiner, exécutant des figures en huit devant les juges.
La caméra fait un zoom sur ses pieds durant cette routine.
Petra Burka et Donald Jackson font des commentaires sur le travail de traçage que Karen exécute si soigneusement sur une glace impeccable.
Elle exécute la figure en huit extérieure avant avec un double virage trois.
Transcription :
Les figures valent 40 % de la note finale dans les compétitions séniors. Plusieurs personnes soutiennent que les figures ont trop de valeur quant à la note finale, mais elles sont nécessaires pour développer la technique et la discipline pour devenir un champion. Petra Burka et Donald Jackson jettent un regard arrière sur les performances de Karen Magnussen et Toller Cranston exécutant leurs figures.
C’est vraiment étrange puisque quand vous vous présentez devant les juges comme ceci et, même si vous vous entraînez huit heures par jour, c’est une sensation complètement différente. Vous êtes là sur une glace impeccable, vous êtes seul. C’est une expérience très étrange.
[Musique : « Serenade to Summertime » de Paul Mauriat]
Oui, je me souviens de ce double trois, Karen l’exécute devant les juges et elle ressent de la pression, mais la partie la plus difficile, c'est ici, entre le trois…
Oui, on appelle cela un angle mort.
Vous tournez votre tête et vous ne savez tout simplement plus où vous êtes. Alors vous devez vraiment exécuter cette figure au juger, et cela demande des années de pratique, je dirais au moins dix ans, pour acquérir cette sensation.
Oui, c’est cela! Tracer veut dire placer les lignes les unes par-dessus les autres; voyez que la lame de Karen se replace toujours sur cette ligne. Il faut aussi faire des cercles; j’étais très bon pour faire les carrés. Aussi, les virages doivent être à l’opposé l’un de l’autre, et vous remarquerez que Karen va faire un virage ici, à un tiers du cercle, et ensuite elle revient, et voici cet angle mort où elle tourne la tête… et ensuite un autre virage, de l’autre côté.
Elle doit faire ce tracé six fois… il y a trois poussées sur chaque pied… c’est là la raison pour laquelle la note parfaite est six point zéro, puisque pour chaque poussée, il y a un point d’attribué; puisqu’il y a six poussées pour ce tracé, il y a six points. Plusieurs gens se demandent pourquoi nous ne notons pas sur une base de dix, et la raison est là.
B. Patinage en couple
Les éléments du patinage en couple sont devenus plus difficiles. Les sauts lancés simples sont devenus des doubles sauts lancés. Les patineurs devaient exécuter les éléments techniques requis dans le nouveau programme court de deux minutes et demie. Cela représentait le tiers de la note de l’équipe. Dans le programme long, ils présentaient leurs meilleurs mouvements, interprétaient la musique et démontraient leur force et leur endurance.
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Underhill et Martini, vêtus de costumes noirs assortis, exécutent leur routine à l’unisson, y compris un double boucle piqué côte à côte et un double Lutz lancé.
Ils terminent leur routine par une pirouette basse en couple.
Transcription :
[Musique : musique d’orchestre entraînante]
Il y a beaucoup plus de contenu dans ces programmes de patinage en couple que par le passé, Otto.
[applaudissements continus]
Il ne fait aucun doute, John. Cinq minutes, c’est long, et ils n’ont jamais ralenti, ne serait-ce que pendant une seconde de cette performance exigeante.
Barb Underhill et Paul Martini.
Les couples
Le couple de patineurs russes Irina Rodnina et Alexander Zaitsev était très athlétique. Rodnina, qui a d’abord formé un duo avec Alexeï Ulanov, est la seule femme à avoir remporté 10 championnats du monde consécutifs.
À cette époque, le patinage en couple était dominé par les Russes, qui ont remporté 17 championnats du monde sur 20. En 1984, les Canadiens Underhill et Martini ont été champions du monde de patinage en couple, détrônant ainsi une fois les Russes en 20 ans.
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B. Danse sur glace
Avant 1967, les danses imposées représentaient 60 % de la note d’un couple, et 40 % étaient consacrés à la danse libre. Après 1967, le pourcentage attribué à la danse libre est passé à 50 % de la note du couple.
Les danseurs sur glace étaient limités en matière de mouvements des bras et de levées. Leurs prestations ressemblaient à des danses de salon sur glace. Avec l’introduction de la danse originale, la catégorie est devenue plus interprétative.
Une « danse originale sur modèle déterminé », plus tard connue sous le nom de « danse originale », a remplacé une des danses imposées. La danse originale est un programme unique créé par chaque équipe qui participe à la compétition. Un an avant la compétition, l’UIP désigne le style de danse. Les désignations correspondent à un type de danse, par exemple le tango, la rumba ou la valse. Chaque équipe devait choisir sa propre musique et concevoir sa chorégraphie afin de créer une danse interprétative qui deviendrait partie intégrante de la routine de compétition du couple.
Les patineurs russes et britanniques ont dominé cette catégorie. Aucun couple canadien n’a remporté de médaille sur la scène internationale en danse sur glace au cours de ces vingt années, avant que Tracy Wilson et Robert McCall ne conjurent le mauvais sort en décrochant une médaille de bronze en 1986 aux Championnats du monde de patinage artistique à Genève.
La danse sur glace est devenue une discipline olympique officielle en 1976.
Danse sur glace : Pakhomova/Gorshov
Comme en patinage en couple, les patineurs russes ont régné en maîtres sur la danse sur glace. Ils ont repoussé les limites de ce qu’était la danse sur glace. Leur force résidait dans leur talent artistique, l’interprétation musicale et les compétences techniques. Les prestations de Lyudmila Pakhomova et Alexandr Gorshkov étaient imprégnées de la grâce caractéristique du ballet. Irina Moiseeva et Andrei Minenkov ont su pour leur part séduire le public par leur interprétation musicale expressive.
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Danse sur glace : Torvill/Dean
Les champions britanniques Jayne Torvill et Christopher Dean étaient des artistes exceptionnels. Lorsqu’ils ont patiné sur le Bolero de Maurice Ravel aux Jeux olympiques de 1984, ils ont électrisé le public. Leur performance alliait l’interprétation musicale à l’art et aux compétences techniques.
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Qui est le premier patineur canadien à avoir réalisé un triple Axel ?
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C’est Vern Taylor qui a réussi ce saut en 1978.
Théâtre sur glace
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Des photos d’une jeune Ellen Burka dans des poses de danse apparaissent à l’écran.
Ellen Burka, assise dans un jardin, donne une entrevue où elle explique comment elle a créé le Théâtre sur glace.
Après cela, un groupe de jeunes patineurs artistiques, portant des leggings noirs et des justaucorps, interprètent la musique et font des mouvements théâtraux sur la glace.
Transcription :
[musique instrumentale douce]
J’ai eu la chance de prendre des leçons avec une jeune danseuse allemande. Et auprès d’elle, j’ai vraiment appris la danse expressive. En tant que danseuse, et bien sûr en tant qu'entraîneure de patinage artistique, je me suis dit qu’il y avait un lien entre la danse et le patinage artistique et je me suis demandé pourquoi nous, patineurs artistiques, ne pouvions pas bouger comme les danseurs ?
Au début des années 1950, j’ai commencé le Théâtre sur glace. J’ai dit aux enfants : voici votre musique, interprétez-la et essayez d’imaginer ce que ça représente. Et c’est ce je fais depuis lors. Je donne encore des cours de Théâtre sur glace.
La championne néerlandaise et entraîneure canadienne Ellen Burka s’est toujours intéressée à la chorégraphie. Afin d’élargir les connaissances des patineurs, elle a créé des cours de théâtre sur glace au Toronto Skating Club en 1973. Ces cours initiaient les patineurs à différentes pratiques artistiques. Ils apprenaient les techniques du ballet classique, de la danse moderne et la danse jazz. Cela leur a permis d’intégrer des éléments dramatiques de la mime et de l’interprétation dans leur routine. Burka disait à ses élèves : « Écoutez la musique, pensez à ce que vous ressentez et essayez de l’interpréter sur la glace ».
Tout au long de sa carrière, Burka a repoussé les limites de l’interprétation artistique et musicale. Dans les années 1950, elle a présenté l’opéra Carmen de Georges Bizet sur la glace du Lakeshore Arena. La représentation animée comprenait des danseurs traditionnels espagnols qui s’exécutaient sur une plateforme. En 1978, elle a été la première entraîneure de patinage artistique à se voir attribuer l’Ordre du Canada. Elle a reçu cet honneur « pour avoir élevé le patinage au rang d’art et pour avoir conçu des chorégraphies originales sur la glace ».
Ellen Burka et son élève Toller Cranston étaient des innovateurs. Ils sont les précurseurs d’un nouveau style artistique de patinage sur la glace.
Toller Cranston : La naissance d’un nouveau style
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Un groupe de jeunes patineurs artistiques, tous en blanc, danse sur la glace.
L’entraîneure Ellen Burka, en blouse verte, assise sur une chaise dans un jardin extérieur, explique que les patineurs masculins n’osaient pas lever leurs bras plus haut que leurs épaules dans les années 1960 et au début des années 1970.
Un projecteur met en évidence le patineur artistique Toller Cranston en train d’exécuter des mouvements de patinage novateurs sur la glace au son de la musique avec les bras au-dessus des épaules.
Transcription :
[musique instrumentale douce]
Donc, au début des années 1950, j’ai créé le Théâtre sur glace. J’ai dit aux enfants : « Voici votre musique, interprétez-la et essayez d'imaginer ce que ça représente ». Et c’est ce je fais depuis lors. Je donne encore des cours de Théâtre sur glace. Et dans tous ces mouvements exagérés que nous avons développés pendant cette période, j’ai mis au point un certain style, mais aucun de mes élèves n’a été capable de l’adopter parce que les gens n’osaient pas lever leurs bras trop hauts, car un garçon, même dans les années soixante, au début des années soixante-dix n’aurait pas osé lever ses bras plus haut que ses épaules.
Alors lorsque Toller est arrivé, il a été mon outil. Je lui ai dit : Toller, tu es si souple, tes muscles sont relâchés, que dirais-tu de plier les genoux pour faire des mouvements d’interprétation en patinant, et il n’a pas eu peur de le faire.
[musique instrumentale douce]]
Plus tard, lorsque Toller a fait sa marque sur la scène internationale, l’Europe et le monde entier l’avaient adopté, ce fut la naissance d’un nouveau style.
Les patineurs
Le Britannique John Curry, champion du monde et champion olympique, avait un style de patinage s’apparentant au ballet lyrique qui contrastait avec le style avant-gardiste de Toller Cranston. Pour ses spectacles professionnels sur glace, John Curry a travaillé avec des chorégraphes de renom comme Twyla Tharp, Sir Kenneth MacMillan et Peter Martins.
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Sandra Bezic, célèbre patineuse canadienne en couple, commentatrice et chorégraphe, a fait remarquer que « Toller a apporté de la couleur au patinage masculin ».
Cranston et son entraîneure Ellen Burka ont créé un style alliant les prouesses athlétiques aux qualités artistiques. Sous la direction de Burka, Cranston expérimente de nouvelles pirouettes, jeux de pieds et sauts qu’il combine à des mouvements avant-gardistes rappelant le style de patinage des années 1930. Ses mouvements de prédilection comprenaient des extensions de jambes avec le genou plié, des mouvements de bras expressifs, des coups de pied et courir sur la glace sur ses dents de pointe.
Peu conventionnel, le style de Cranston sur la glace se caractérisait par son élégance. Il portait les cheveux longs et libres, levait les bras de façon théâtrale et portait des costumes peu conventionnels. Lorsqu’il a patiné sur la musique de l’opéra Pagliacci, il s’est laissé tomber sur la glace dans une pose dramatique à la fin. Le public était sous le charme. L’approche de Cranston a ouvert la voie aux patineurs artistiques qui avaient à cœur de s’exprimer à travers leur sport.
Quand la danse sur glace est-elle devenue une discipline officielle aux Jeux olympiques d’hiver ?
Quand la danse sur glace est-elle devenue une discipline officielle aux Jeux olympiques d’hiver ?
En 1976 à Innsbruck, en Autriche.
Entraîneurs et chorégraphes
Il était courant pour les entraîneurs de jouer également le rôle de chorégraphes. Toutefois, les entraîneurs qui produisaient les plus grands patineurs internationaux ont de plus en plus commencé à travailler avec des chorégraphes afin de créer de meilleurs programmes. Par exemple, Linda Brauckmann, entraîneure et chorégraphe de Karen Magnussen, a envoyé cette dernière chez Ellen Burka pour perfectionner ses compétences en interprétation.
Plus tard, au cours de cette même période, les entraîneurs ont fait appel à des chorégraphes, dont le travail spécialisé était de plus en plus nécessaire. Brian Foley, danseur et chorégraphe, fondateur de Performing Dance Arts en Ontario, a créé des chorégraphies de programmes de patinage pour de nombreux champions canadiens, dont Toller Cranston.
Lorsque sa carrière de patineuse amateur a pris fin, Sandra Bezic s’est consacrée à la chorégraphie de programmes pour de nombreux collègues athlètes aux niveaux olympique et mondial. Par exemple, elle a chorégraphié des routines pour Barbara Underhill et Paul Martini, champions du monde canadiens de patinage en couple, qui étaient entraînés par Louis Stong. De plus, Marijane Stong (également entraîneure de patinage et membre de l’équipe de création) choisissait le look, les costumes ainsi que la musique.
Plus que jamais, les entraîneurs et les chorégraphes travaillaient en étroite collaboration!
L’essor des spectacles sur glace professionnels
Les représentations de patinage étaient maintenant diffusées en direct à la télévision. La popularité des grands carnavals s’est effritée. Les clubs de patinage locaux et régionaux produisaient toujours des carnavals de moins grande envergure pour leurs membres.
Cependant, les spectacles professionnels sur glace étaient toujours populaires. L’émission hebdomadaire Stars on Ice sur CTV (1976-1981) attirait les passionnés du patinage artistique. La CBC a produit de nombreuses émissions spéciales sur le patinage artistique mettant en vedette Toller Cranston. Ce dernier a ébloui le public avec ses interprétations aussi sublimes qu’extravagantes, dont Strawberry Ice, Magic Planet et Dream Weaver.
Les patineurs prenaient part à des tournées mondiales. Le Tour of World Figure Skating Champions (tournée des champions du monde de patinage artistique), présenté par Tom Collins, a rempli les arénas en Europe et en Amérique du Nord à partir de 1969.
Costume
Tissus extensibles
Les tissus extensibles dans quatre directions ont rendu les éléments de patinage complexes plus faciles à exécuter. Les hommes portaient des tenues une pièce et deux pièces. Toller Cranston est un des premiers patineurs masculins au Canada à avoir porté des costumes deux pièces extensibles, un haut Danskin et un pantalon extensible. Renato La Selva, maître tailleur, a conçu et confectionné des costumes pour Cranston. Ce dernier avait également commandé plusieurs costumes auprès de Malabar Ltd à Toronto. Pour ses émissions spéciales sur la CBC, ses costumes avaient été conçus par Frances Dafoe et Juul Haalmeyer.
Pour les femmes, les costumes une pièce étaient faits d’un justaucorps en tissu extensible et d’une jupe en mousseline de soie. Ces années ont été marquées par de grands changements dans la façon dont les patineurs s’habillaient. Frances Dafoe, une ancienne championne, conçoit des costumes pour les patineuses ; Margit Sandor, maître couturière, conçoit des patrons et confectionne également des costumes pour les meilleurs patineurs canadiens, y compris Petra Burka.
Le costume est devenu un élément important de la performance de l’athlète. Mais il était devenu de plus en plus coûteux d’avoir des costumes sur mesure pour chaque événement. Les mères des patineurs cousaient souvent des costumes pour les athlètes qu’elles connaissaient outre leurs propres enfants. Karen Magnussen est une des patineuses ayant profité de cette générosité.
Ce nouveau matériel, ainsi que l’attention accrue accordée aux costumes, a eu un impact positif sur l’aspect des patineurs à la télévision couleur.
Musique
Personnalité
Au cours de cette période, les patineurs, les entraîneurs et les chorégraphes faisaient des choix musicaux plus réfléchis et personnalisés. Les cours de théâtre sur glace de Burka mettaient l’accent sur la narration par l’interprétation musicale. L’expression personnelle et la narration faisaient partie intégrante des cours de ballet et de danse moderne que suivaient les patineurs.
Les programmes traditionnels de patinage libre commençaient par des tempos rapides, lents, rapides. Il était inhabituel pour les patineurs d’utiliser un morceau de musique continu pour un programme de patinage. Les juges décourageaient les patineurs d’utiliser un seul morceau de musique. En 1966, les juges ont dit à Petra Burka qu’elle ne pouvait pas patiner sur La Belle au bois dormant de Tchaïkovski. Elle a donc repris son précédent programme. Karen Magnussen innove au début des années 1970 lorsqu’elle patine sur un enregistrement complet du Concerto pour piano no 2 de Rachmaninoff. Avec le temps, les juges sont devenus plus cléments, et il est maintenant courant pour les patineurs de se produire sur un morceau de musique provenant d’un seul compositeur.
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Torvill et Dean, un couple de patineurs, portent des costumes assortis inspirés de la Grèce. Ils interprètent la musique du Boléro et exécutent une série de portés au sol avant de se lever pour patiner à l’unisson. L’aréna est rempli de spectateurs.
Transcription :
Jayne Torvill et Christopher Dean.
[Musique : Boléro de Maurice Ravel]
[applaudissements]
Cassettes
Dans les années 1970, les patineurs ont continué d’utiliser des disques vinyle pressés et des bandes magnétiques à bobine.
De nouvelles technologies musicales étaient en cours de développement. En 1966, les patineurs canadiens de Peterborough ont été les premiers à utiliser une cassette pour un événement de danse sur glace. Les cassettes étaient plus abordables que les disques vinyle, et elles pouvaient être fabriquées et jouées plus facilement. Malheureusement, il était difficile d’atteindre le bon tempo au bon moment.
Au début des années 1970, Wilf Langevin a résolu ce problème avec un autre technicien musical, Bill Dowding. En collaboration avec deux autres techniciens canadiens de l’audio, Jack Cohoe et Bill Taylor, l’équipe a créé un appareil qui se fixait au lecteur de cassettes et régulait la vitesse de la musique. La synchronisation du son et du rythme avec ce dispositif était une façon de résoudre le problème des cassettes.
Au début des années 1980, les cassettes avaient complètement remplacé les disques vinyle et les bandes à bobine dans les compétitions.
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Un patineur artistique masculin, Toller Cranston, se tient debout sur une plateforme où il attend ses notes pour le programme libre. Wilf Langevin annonce les notes des juges, alors que sept personnes brandissent de grandes cartes où sont inscrites les notes.
Un gros plan du visage de Toller en médaillon en haut à gauche de l’écran.
Transcription :
[Applaudissements continus. Pas de musique.]
Pour cette prestation, je parie que nous aurons encore droit à quelques six.
Juge numéro un : cinq virgule huit.
Juge numéro deux : cinq virgule neuf.
Ils ont peur d’attribuer des six, enfin certains d’entre eux!
Juge numéro trois : six virgule zéro.
Voilà un six!
Juge numéro quatre : cinq virgule neuf.
Juge numéro cinq : six virgule zéro.
Un autre six! Cela fait trois jusqu’à présent!
Juge numéro six: six virgule zéro.
Ça fait quatre!
Juge numéro sept : cinq virgule neuf.
Toller Cranston! Quelle performance remarquable!